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Subvention de l’état à la presse : ce don ‘’empoisonné’’ que l’on ne restitue jamais !

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Depuis quelques jours la presse guinéenne se déchire sur la subvention accordée à elle chaque année par l’Etat. Cet emballement est allé si loin que les attaques se font par médias interposés. De mosaïqueguinee à guineedirect, voilà que guineenews entre dans la danse avec son titre: subvention de l’état à la presse: ce cadeau empoisonné qui divise les médias guinéens !

Comme dans cet article, beaucoup des journalistes ou simple citoyens laissent croire qu’elle est une manière pour le gouvernement d’avoir la main mise sur la presse privée, ainsi cadenasser leur indépendance. Pire, celle-ci constitue un facteur essentiel de la prolifération de différentes sortes des médias.

Mais voyons: si il est évident que la subvention est dans une certaine mesure un facteur non négligeable de l’augmentation du nombre des médias privés, notamment les sites internet, il serait dupe d’oublier les principales causes de ce phénomène.

D’abord, pour ma part, dans une démocratie, la diversité des médias libres est à saluer, tant qu’ils jouent leur rôle de chien de garde de celle-ci.

Ainsi donc, il faut oser le dire clairement que le facteur principal de la prolifération des sites d’informations dans notre pays est la conséquence directe de la précarité que vive les journalistes dans les différentes rédactions. Au lieu de continuer à être sous payés et censurés ou s’autocensurer pour survivre, bon nombre des journalistes préfèrent aujourd’hui créer leur propre organe, souffrir dans l’espoir de faire grandir un jour leur entreprise. Beaucoup ont essayé avec plus ou moins de réussite. Certains essayent encore et d’autres vont essayer sans doute.

En plus de ce facteur, il faut souligner aussi que l’apparition de l’Internet a bouleversé complètement les médias traditionnels. Ainsi donc, beaucoup des journaux qui ont du mal à écouler leurs produits ont migré, ou sont en migration vers le numérique. Ce phénomène est loin d’être d’ailleurs propre à la Guinée.

De la subvention à la liberté de la presse

De nos jours, beaucoup des personnes, y compris des journalistes estiment que la subvention annuelle que l’état accorde à la presse est un « cadeau empoisonné ». Certains vont jusqu’à demander carrément sa suppression. Mais bon Dieu, entre ce maigre aide que l’Etat a d’ailleurs amputé cette année de près de 2 milliards et les annonceurs qui fait plus de mal à la liberté des journalistes en Guinée? Pour la liberté, faudrait-il donc aussi cesser d’annoncer? En attendant que chacun trouve sa réponse, je dirai juste que de ce don qu’on ne retourne jamais à son « donateur ». Disons que de cette aide, la presse guinéenne a suffisamment besoin pour maintenir son équilibre et continuer sa partition dans la quête d’une véritable démocratie et de l’état de droit dans notre pays. Pour peu qu’un nouveau modèle économique plus viable ne soit trouvé.

D’ici là, l’urgence est ailleurs. Elle est surtout comment freiner ces médias qui ne dissimulent plus leurs accointances avec certains commis de l’état, des leaders politiques et hommes d’affaires véreux. Mais c’est aussi comment extirper, ou du moins rééduquer ces charognards de journalistes devenus griots modernes des réseaux sociaux. J’ai dit.

Par Alpha Abdoulaye Diallo, Directeur de publication de guinee28.info

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