A Conakry, Salif Keita se rebelle : « les blancs ne veulent pas que l’Afrique se développe »
La légende de la musique africaine a depuis quelques pris la posture d’un avant-gardiste dans la lutte contre l’ingérence des occidentaux dans la gestion interne des africains. Salif Keita est à Conakry depuis le mardi 30 décembre. Après l’incident à l’aéroport de Conakry-Gbessia où il a été interdit de séjour au salon d’honneur, le musicien malien a animé une conférence de presse où il a fustigé le rôle néfaste « des blancs » dans le retard de l’Afrique.
Tout d’abord, se réclamant des pionniers afro-africanistes notamment Malcom X, et Martin Luther King, Salif Keita a dénoncé la présence des « blancs » en Afrique depuis 600 ans. « Je vous dis que cette Afrique a besoin de vous, les jeunes. Cela fait 600 ans que les blancs sont rentrés chez nous. 1400 ans qu’ils sont venus. Ils ont commencé à nous vendre, à nous maltraiter. En 2020 ça fera 600 ans de maltraitance« , lâche la super star.
Citant Sékou Touré, Kwamen Nkrumah et Patrice Lumumba, Salif Keita rappelle que ces pionniers africains sont tous morts par trahison ou par empoisonnement. « Je suis sûr et certain que ces gens trouveront toujours ce petit filon d’ADN africain qui va toute nous parler, qui va toujours les rappeler que l’Afrique a eu des gens qui ont aimé, des africains qui se sont battus. (…) A cause desquels nos enfants en train de mourir dans le désert qui sont en train de mourir en esclavage, qui sont en train de mourir dans les océans parce que tout simplement ils ne veulent pas qu’on soit développé« , martèle-t-il.
« Donc, je vous confie l’Afrique. Est-ce que je vais revenir en Guinée ? Ce n’est pas sûr. Donc, je profite de cette occasion pour vous dire que ce continent a besoin de vous. Ce continent si riche, si pauvre, si digne a besoin de vous« , dit-il à l’endroit de la jeunesse africaine.
Au mois de novembre, le chanteur malien a soulevé une grosse polémique quand il a accusé la France de financer les djihadistes contre le Mali. Salif Keita réclame le départ des troupes françaises du Mali. L’ambassade de France à Bamako avait vigoureusement dénoncé une diffamation.
Fatoumata Binta Diallo