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Conakry : un jeune meurt à l’Hôtel Kaloum

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Après deux semaines de service au compte d’un hôtel, Lanfia Camara est décédé suite à un accident de travail dimanche dernier dans les environs de 23 heures. Sa mort par électrocution est survenue pendant qu’il réparait une fuite d’eau dans le plafond de l’une des chambres, situé au 16ème étage du holding.

Cet incident a suscité la révolte de ses collègues qui ont exigé des responsables de l’hôtel la prise en charge des funérailles du jeune âgé d’une vingtaine d’années. Informé de cette tragédie, le grand frère du défunt s’est rendu sur les lieux pour constater les faits.

« Ils nous ont fait monter jusqu’à là où le petit est décédé, au 16ème étage. Lorsque je suis parti là-bas, j’ai regardé la partie là où le petit est rentré, nous même si vous voyez là-bas, même si on me donne des millions de rentrer dans ce trous-là, je ne le ferai pas », a déploré Hamidou Camara, grand frère du défunt.

Lanfia Camara a regagné sa dernière demeure le mardi 24 mars 2020 dans son village Natal à Samou Benty, dans la préfecture de Forécariah où vivent ses parents biologiques, sa mère et son père. Suite à la pression de ses camarades, la direction de l’hôtel s’est finalement investie pour le bon déroulement des funérailles. Mais la famille de Lanfia Camara compte poursuivre l’hôtel en justice pour négligence.

« On a déjà lancé les procédures judicaires. Les services d’enquêteurs sont déjà partis enquêter sur le terrain. Ils ont déjà fait leur rapport. Les médecins légalistes ont fait aussi leur rapport. Donc, on suit la procédure judiciaire », a menacé Hamidou Camara, grand frère du défunt

Le gouvernant général de l’hôtel incriminé reconnait les risques auxquels ils sont exposés dans leur lieu de travail. Le manque de protection et l’exploitation abusive sont les réalités que vivent les employés guinéens dans cet hôtel.

« En Guinée, près que tous les grands hôtels qui sont gérés par des expatriés jouent sur les guinéens. Un expatrié est souvent payé plus de mille, deux milles jusqu’à 10 milles dollars, il est logé, nourri, soigné et blanchi. Le jeune guinéen qui est dans le trou qui risque sa vie pour avoir des muettes pour son quotidien, n’a pas de contrat, pas d’indemnité, il n’est pas suivi par ceux qui doivent le faire, réellement, ça devient grave », a dénoncé Lamine Sangaré, gouvernant général d’un hôtel à Kaloum

Lanfia Camara ne serait pas la première victime d’accident de travail dans cet hôtel. Un autre jeune du service Buanderie a vu sa main coupée en pleine activité il y a quelques années. Aucune mesure de garantie ne lui a été accordée par les chinois qui sont les responsables administratifs de l’hôtel. En Guinée, la plupart des hôtels gérés par les expatriés, exploitent les nationaux, souvent sans aucun contrat au profit des expatriés qui bénéficient, eux, d’un salaire décent.

Ibrahima Barry

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