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Ibou Diallo du FNDC : « nous menons un combat pour l’honneur et la dignité de la Guinée »

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Ibrahima Diallo alias Ibou Diallo pour les intimes est le secrétaire général du bureau des jeunes et membre de la cellule de communication du Mouvement démocratique libéral (MODEL). Membre actif du Front national pour la défense de la constitution (FNDC) Ibrahima Diallo mène avec ses collègues plusieurs fronts pour empêcher le Président Alpha Condé de briguer un 3e mandat.

Au cours d’un entretien qu’il a accordé à Verite224.com, il exprime son optimisme de voir aboutir les objectif du front anti-3e mandat. Pour cela, il invite les Guinéens à poursuivre la lutte pour obtenir le départ d’Alpha Condé du pouvoir après l’expiration de son deuxième mandat. Lisez.

Verite224.com : les députés de l’Union européenne viennent d’adopter une résolution intimant le Président Alpha Condé à respecter l’actuelle constitution. Quelles sont vos premières impressions ?

Ibrahima Diallo: Écoutez, en tant que membre du FNDC nous nous réjouissons de cette résolution des Députés de l’UE. C’est une résolution de plus adressée au régime de Conakry. Avant eux, on avait déjà la déclaration du Ministre français des AE, les communiqués du département américain, certaines ambassades et partenaires financiers comme le FMI tout récemment. Ce sont toutes des positions fortes qui viennent renforcer et crédibiliser le FNDC dans sa lutte. L’étau se resserre autour d’Alpha CONDE.  Nous espérons que ces résolutions vont aller plus loin et seront traduites en acte ferme.

Comment vous avez accueilli le communiqué du dernier sommet de l’UA qui n’a pas fait cas de la situation guinéenne ?

J’avoue cela ne m’a pas trop préoccupé connaissant le CV de cette organisation dans la gestion des crises africaines. On ne peut pas avoir Abdel Fatah Al-Sissi, président de l’UA et Moussa Faki (ancien ministre des affaires étrangères d’Idriss Deby) comme Président de la commission de l’UA et attendre d’eux des leçons de démocratie à l’égard d’Alpha Condé. Malheureusement les instances africaines se sont toujours comportées comme les sapeurs-pompiers après l’incendie. Dommage.

Monsieur Diallo, quelles leçons tirées des deux jours des manifestations dans le cadre du mot d’ordre de la résistance citoyenne active ?

C’est une satisfaction, même si on peut toujours espérer mieux au regard des attentes des populations qui veulent en finir avec ce régime. Le deuxième jour été moins suivi que le premier.  D’un constat général, le commerce et la circulation sont restés paralysés. L’administration et autres services à l’arrêt dans plusieurs villes du pays. La particularité de ces journées, c’est la participation des femmes à Matoto et au centre-ville de Kaloum qui ont été sauvagement réprimées par les forces de l’ordre. Malheureusement, ces manifestations sont soldées toujours par des violences d’état, des arrestations, des blessés et des morts par balles. Nous sommes à 38 tués depuis le début de la contestation. Ce jeudi 13, nous avons encore enregistré la mort d’un jeune de 16 ans tué par balle à Wanindara, toujours sur l’axe. C’est triste et révoltant.

Qu’est ce répondez-vous à vos adversaires qui affirment que votre mouvement est train de s’essouffler ?

C’est leur avis à eux. Mais je ne pense pas s’il y’a un dirigeant sérieux et soucieux de ses compatriotes qui souhaiterait être confronté à une telle contestation. Ils disent que le mouvement s’essouffle, mais par panique, ils ont fermé les frontières. Pour faire leurs campagnes ils se déplacent avec tout un camp militaire pour leur escorte. Rassurez-vous que le FNDC déploie de façon intelligente et graduelle sa stratégie sur le terrain. On ne peut pas mesurer la réussite des manifestations par la violence qu’on nous a malheureusement habitué, les morts et les dégâts. Soyez sûr aujourd’hui, Alpha CONDE en plus  n’est pas tranquillement pour dormir, son espérance de vie diminue chaque jour qui passe par le cauchemar que le FNDC est en train de lui causer dans son projet de rêve suicidaire.

Il y a les religieux qui espèrent toujours entamer une médiation pour une sortie de crise. Qu’est-ce que vous attendez de ces hommes de culte ?

Déplorable, mais étonnant un tel refus d’Alpha CONDE de recevoir ces religieux. On se rappelle de ses propos en 2009, il se disait avoir honte d’être musulman. Il est difficile d’entendre raison pour un fou qui se noie. Alpha CONDE est droit dans ses bottes. De là où il a violé la constitution, ce n’est pas ces religieux qu’il va respecter. Les seuls qui peuvent se faire respecter à ses yeux, ce sont les Turques, les Russes, les Chinois. J’exhorte tout de même à nos chefs religieux dans leur démarche d’être plus courageux et fermes. Dire la vérité à Alpha CONDE pour la paix et la stabilité du pays. A défaut, se désolidariser comme ceux de la RDC et restés avec le peuple et du bon côté de l’histoire.

Cette semaine, il y a le Coordinateur du FNDC qui a conjugué le régime du Président de la République au passé. A cette allure est-ce que vous allez demander le départ d’Alpha Condé du pouvoir ?

A partir du moment qu’Alpha CONDE a parjuré, il cesse d’être légitime. Dans un pays normal avec des institutions normales, il serait poursuivi pour délit de parjure et haute trahison. Alpha CONDE avec toute son histoire il pouvait s’en sortir avec honneur et respectabilité. Mais pour sa boulimie du pouvoir et l’intérêt d’un clan affairiste, ils s’enfoncent à chacun de leurs actes dans des situations répréhensibles et qui n’honorent pas un ancien président. Peut-être il n’est pas tard pour lui de renoncer à son putsch pour se faire éviter le sort de Blaise Compaoré, d’El Bachir et autres. Quoi qui arrive déjà avec sa conduite actuelle il sera poussé par la petite des portes. Et c’est pour bientôt.

Quel appel lancez-vous aux citoyens pour clore cet entretien.

Aux citoyennes et citoyens de Guinée, ici et ailleurs, c’est de croire au FNDC et l’esprit de sa lutte. Aux leaders du FNDC dans toute sa composante de montrer l’exemple dans les consignes à manifester. On ne peut pas appeler les gens dans les carrefours et quartiers sans aucun guide. Ce combat n’est pas pour ou contre une personne. C’est un combat pour l’honneur et la dignité de la Guinée. Une lutte pour permettre l’espérance démocratique, la justice et la liberté. C’est pourquoi nous devons rester plus mobiliser pour les prochains jours qui s’annoncent très décisifs pour notre propre survie. Pour ça, nous devons au prix de nos sacrifices empêcher les élections du 1er mars. Permettre la tenue de ces élections, ça sonnerait comme une défaite psychologique dans la conscience des citoyens engagés pour la cause du FNDC. Continuons la lutte, la victoire est proche.

Je vous remercie.

Entretien réalisé par Alpha Oumar 

 

 

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